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mardi 28 février 2012

Ambiance polaire en Laponie finlandaise

La Laponie est cette région située au nord du cercle polaire, qui couvre la Norvège, la Suède et la Finlande. Les roues de mon avion se posent à Ivalo, à 40 km de la frontière russe, à 69° N, soit 3° au nord du cercle polaire . Je pars seul,  ski nordique et motoneige sont au programme et l'espoir d'apercevoir dans la nuit polaire, des aurores boréales....
 

18/02/2012

Première fois que je pars tout seul, l’idée me démangeait depuis un petit bout de temps…  Les ruines peinturlurées le long des voies du Rer D entre la Gare du Nord et Roissy ôtent d’emblée toute perception et projection du voyage.
Arrivée à 23h00 à Helsinki où le froid et la neige m’interpellent dès la sortie de l’aéroport. Pourquoi sortir par ailleurs, l’avion qui doit me mener à Ivalo, tout au nord de la Finlande, en Laponie, part à 7h30. Je regarde donc deux films et ne trouve pas le sommeil.

19/02/2012

J’ai dormi entre… 7h30 et 8h45. L’Airbus A 320 de Finnair se pose sur une piste gelée, une patinoire balayée par le vent. La neige, à travers le hublot, est à l’horizontal. Cela n’empêche pas les japonais de photographier l’avion, la passerelle et la neige sous toutes leurs coutures. Bus pendant 30 km dans un paysage boisé, enneigé et figé. Arrivée à Saariselka où je prends possession de ma chambre.



Il me reste quelques dizaines de centimètres de vitre, avant que la fenêtre ne soit totalement obstruée par la neige qui s’accumule au sol et celle qui déborde du toit.  La température est de –8°c mais le vent est fort et la neige tombe sans discontinuer.
Je réfléchis donc au programme de mes quelques jours. Différentes options, différentes prestations, je compare, je m’informe, j’interroge la météo…
Quelques courses, quelques photos, une sieste de quelques heures… Demain, ski de fond. Saariselka est au cœur du Parc National de Urho Kekkonen et possède 230 km de pistes de ski nordique.







20/02/2012

De gros flocons tombent lorsque je me lève. Je ne suis pas pressé, le petit déjeuner est servi entre 10h00 et 11h00. C’est la première fois que je constate de tels horaires… Je loue donc mes skis et me lance sur une piste qui d’après la carte, longe une rivière. Je n’ai aucune idée de la vitesse à laquelle je vais avancer car la dernière fois que j’ai utilisé des skis nordiques, c’était avec une pulka (traineau).
Je m’enfonce donc dans les bois et rejoins le refuge de Lutto, une petite pièce pourvue d’un poêle à bois. 





 
13,2 km aller-retour de solitude malgré quelques skieurs rencontrés. La neige cesse sur la fin et le soleil, très doux, presque inexistant à ces latitudes, fait son apparition.



Quelques courses, un coucher de soleil interminable et caressant et à la vue du ciel clair, je me persuade que ce soir, je verrai une aurore boréale.


Préchauffage de l'huile (lors des grands froids)











Je quitte donc l’hôtel à 17h00, la nuit commence à tomber. Je pars à la recherche d’un lieu isolé, éloigné de la ville (pas de pollution lumineuse), praticable à pied et ne nécessitant pas 3 heures de marche. Je trouve mon bonheur ou plutôt le lieu de mon hypothétique bonheur : une plaine parsemée de quelques sapins et chalets.



Il est 17h45. Je reste jusqu’à 19h15, seul par –13°c dans ce lieu givré. C’est moi qui suis givré. Le ciel se couvre, pas d’aurore ce soir.
Une bière au Panimo, j’ai passé ma journée à marcher, je suis fatigué.

 21/02/2012

Il neige encore à gros flocons ce matin. A cela, s’est ajouté de fortes bourrasques de vent. J’avais prévu d’aller à ski à Kilopäa, ville située à une dizaine de kilomètres et rentrer en bus. Cependant, il y a un bus par jour et le retour n’est qu’à 16h35.
Je saute donc à 9h15 dans mes couches multiples et attrape au vol le bus qui va  à Kilopäa. Je ferai donc le retour à ski.
Les bourrasques ne faiblissent pas. Je pars sans tarder sur l’itinéraire rouge, celui qui me fait passer au sommet d’une colline. Le vent est favorable, je le sens fouetter mon sac à dos sans discontinuer. La visibilité est mauvaise et visiblement, je suis le seul téméraire à être passé là aujourd’hui. Mes skis s’enfoncent dans une poudreuse aussitôt balayée par le vent. C’est dommage, je ne peux profiter de la vue. L’ambiance est résolument polaire, voire apocalyptique…







Je retrouve l’abri bienveillant des arbres mais le temps ne change pas. Enfin, au bout de 6 kilomètres, je croise quelqu’un. Puis quelques autres. Dans les bois, un troupeau de rennes. Je reste une bonne demi-heure à les photographier.







Retour à Saariselkä et confirmation de ce que je pensais. Il me semblait peiner sur les skis, même dans les descentes, je me faisais doubler. Confirmation donc que la semelle de mes skis est pourrie et abîmée.
Il continue à neiger tant et plus. Quelques courses et une pizza bien méritée.

Beaucoup de russes ici (du fait de la proximité de la frontière) et beaucoup de japonais (pas d’explication). Ces derniers sont facilement reconnaissables, ils n’ont pas de tenue adaptée au grand froid…
Dans la soirée, le ciel s’éclaircit. Je passe entre 20h00 et 21h00 dans un champ de neige à l’extérieur de la ville. Le ciel se couvre, toujours pas d’aurore malgré l’ambiance extraordinaire entre silence et isolement.



22/02/2012


A 7h00, -20°c.

J’ai réservé aujourd’hui une excursion en motoneige pour la journée. Au programme : motoneige, lac gelé et pêche.

Nous sommes cinq motoneiges, le guide, dont je ne suis jamais parvenu à retenir le nom prend la tête.

Paysages immaculés et reculés, la motoneige qui me semble peu compatible avec l'immersion en pleine nature, me convainc sans peine. La vitesse est grisante et nous traversons des paysages sublimes, croisons un troupeau de rennes . Deux espagnoles occupent le deuxième position, elles ne sont pas douées pour la conduite ou simplement sont-elles mortes de peur. Ce qui pourrait constituer une sacrée frustration pour les autres et moi en particulier, est en fait une aubaine. Je suis en dernière position. Je peux ainsi prendre toutes les photos que je souhaite. Je rattrape le groupe au pas de course par la suite.











Pause  pour déjeuner dans une « véritable tente lapone » plantée au bord d’un lac gelé. Malgré le folklore, le lieu est immense et apaisant et l’ambiance  polaire…



 




















Tentatives infructueuses de pêche, traversée du lac en raquettes et nous remontons sur nos machines.







Les derniers kilomètres se font sous une lumière rasante sur les collines dégarnies. Le paysage s’y dévoile à perte de vue.








































Je repars le soir même à la recherche des aurores boréales ( après m’être vêtu comme il se doit… A chaque fois que je sors, je dois empiler des couches sur toutes les parties du corps, c’est une véritable entreprise de s’habiller…) et grimpe sur la colline dominant Saariselka.

Le ciel se couvre, j’y suis resté 2h30 par – 13°c. Pas de chance.

23/02/2012



Jour du départ, -12°c.

Il faut que je rende ma chambre avant d’aller skier.

Je me rends chez le loueur habituel, il n’a plus de ski. J’en loue donc dans une autre enseigne et là, miracle… Les skis que j’avais loués précédemment étaient visiblement très fatigués. Avec ces nouveaux skis, j’avance, je glisse, je vole presque… Le temps est couvert mais il ne neige pas. La piste serpente jusqu' à des « treeless fells », des collines nues, qui permettent de porter, de leur sommet, le regard très loin. C’est assez rare ici car la majeure partie des sols est recouverte par des forêts gigantesques. Je croise quelques skieurs et quelques rennes (l’un d’eux me passe devant, à un mètre, alors que je fais une pause et prend la « première à gauche » à l’intersection à laquelle j’étais posté), et rentre avec nonchalance (maintenant que mes skis glissent !) à Saariselkä.













Douche au sauna et l’attente commence par un café au pub qui m'est devenu familier (je passe la nuit à l’aéroport d’Helsinki).



10h30 d’escale à Helsinki. L’aéroport est désert. Je n’ai jamais vu un lieu où transitent des milliers de voyageurs tous les jours, aussi silencieux. L’ambiance est extraordinaire.



24/02/2012

Rer B, le gris remplace le blanc...

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